CRISE CLIMATIQUE ET ALIÉNATION

                                  Michel Löwy

Michel Löwy é um pensador, sociólogo, franco-brasileiro, professor na Sorbonne e autor de inúmeros livros de linha marxiana e um dos melhores conhecedores da teologia da libertação sobre a qual escreveu vários livros. É um dos fundadores do ecosocialismo e preocupado com o alarme ecológico que, a seguir a lógica do sistema de produção depredador e desenfreado, pode tornar a Terra inabitável. É este sistema que já dura cercaq de 300 anos e implantado no mundo inteiro e sem qualquer compaixão para com a vida terrestre natural e humana, o causador principal da atual crise sisrêmica. Se não cuidarmos ela poderá ser fatal. Transcrevemos este artigo por ser didático e esclarecedor do atual drama climático e ecológico da Terra. LBoff

Nous sommes tous des passagers d’un nouveau Titanic. Toutefois, contrairement à celui de 1912, les officiers et la plupart des passagers de ce superbe transatlantique sont au courant. Ils savent que si le nouveau Titanic continue son cours actuel, il va immanquablement heurter un iceberg et couler. L’iceberg s’appelle «Changement climatique ».

Certains des officiers ont posé la question d’un changement de cours. «Trop cher» leur a-t-on répondu: il faudrait indemniser les passagers, etc., bref, de grosses dépenses. On a cependant pris la résolution de réduire l’allure, mais elle n’a guère été appliquée. Pendant ce temps, dans la luxueuse Classe affaires, l’orchestre joue et les passagers dansent. En Classe économique les gens suivent avec passion, à la télévision, le championnat de football. Un groupe de jeunes indignés protestent, et exi- gent une autre route, mais leur voix est couverte par le bruit de l‘orchestre et de la télévision.

Certains passagers, aussi bien en Classe affaires qu’économique, sont inquiets. Très inquiets même. Ils savent qu’un certain nombre de passagers clandestins ont réussi à monter sur le transatlantique. Ils se mobilisent activement pour les pourchasser et les jeter à la mer. Une minorité philanthropique pro-pose qu’on leur donne un gilet de sauvetage avant de les abandonner dans l’océan. C’est encore en discussion.

Pendant ce temps, le nouveau Titanic avance, inexorablement, vers son iceberg.

Cette allégorie tragicomique peut servir à illustrer la situation de notre civilisation (capitaliste industrielle moderne) face à la menace, de plus en plus évidente, de la catastrophe écologique, à savoir d’un changement climatique irréversible et incontrôlable, mettant en péril les fondements même de la vie en général, et de la vie humaine en particulier. N’y aurait-il pas là une aliénation de l’humanité tout entière, incapable de parer au danger imminent ?

L’iceberg approche

 Qu’est-ce que donc l’aliénation ? Le dictionnaire Robert en donne deux définitions :

 1) Trouble mental, passager ou permanent, qui rend l’individu incapable de se conduire normalement.

  2) État de l’individu qui devient esclave des choses et  des conquêtes de l’humanité, qui se retournent contre lui.

Sommes-nous dans le premier cas ? Peut-on parler d’une sorte de « trouble mental » collectif, qui rend les individus incapables de se conduire normalement ? Peut- être. Mais plutôt que de « trouble mental », il faudrait parler d’aveuglement volontaire ou de myopie aggravée ou encore de comportement d’autruche (face au danger, la tête dans le sable).

Je penche plutôt pour la deuxième définition du dictionnaire, à condition de l’étendre de l’individu à la collectivité.

L’analyse classique de l’aliénation (Entfremdung) se trouve chez Marx, en particulier dans les Manuscrits de 1844. Pour le jeune Marx l’aliénation est le processus par lequel les produits de l’activité humaine, du travail, de la production, deviennent indépendants de leurs créateurs et prennent la forme d’une puissance autonome, qui échappe à leur contrôle et s’oppose à eux comme hostile et étrangère.

Tel est le cas des marchandises, du marché mondial, des énergies fossiles, de l’agriculture industrielle, du productivisme, du consumérisme. En fait, c’est toute la civilisation industrielle qui est devenue une puissance incontrôlable, qui se retourne contre ses créateurs,  et menace de les détruire. ll est une sorte de système «automate», impersonnel,  qui fonctionne selon ses propres règles parfaitement fondées sur des calculs mathématiques (de pertes et de profits) impéccables. Le Nouveau Titanic navigue  en conduite automatique, dont le fonctionnement est âprement défendu par ceux qui jouissent des privilèges de ce bateau de grand luxe.

Le pire peut encore être évité. On peut encore sortir du cercle infernal de l’aliénation et reprendre le contrôle de la navigation. On peut encore changer de route. Mais le temps presse…

Changeons de route

Qui sont ces jeunes qui tentent, avec une énergie inépuisable, de réveiller les passagers du Nouveau Titanic et rompre le charme mortifère de l’aliénation marchande ? La nouvelle génération est de plus en plus consciente que ce sera à elle de «payer l’addition», dans quelques dizaines d’années, pour l’aveuglement de ceux qui détiennent aujourd’hui le pouvoir, fusse-t-il économique ou politique. Elle comprend très bien que le problème ne se situe pas seulement au niveau des gouvernants – dont l’inertie est évidente, et se traduit dans le spectaculaire échec des dizaines de réunions de la COP, y compris la dernière sur le climat à Charm el-Cheikh, mais dans le système économique en place (i. e. le capitalisme industriel moderne). Cette conscience se traduit dans le mot d’ordre d’innombrables manifestations depuis la Confé- rence de Copenhague en 2009 : « Changeons le système, pas le climat!» Car, comme le résume parfaitement Greta Thunberg : « Il est mathématiquement impossible de résoudre la crise climatique dans le cadre de l’actuel système politique et économique ».

Greta Thunberg – traité de « sorcière » par les fascistes, néo-fascistes et réactionnaires de tout poil – a indéniablement joué un rôle catalyseur dans la mobilisation de la jeunesse pour le climat. Son appel de 2019 à une grève mondiale pour le climat a été suivi par 1,6 million de jeunes dans 125 pays du monde et celui du 20 septembre 2019 par 7 millions! La crise de covid-19 a sans doute ralenti cette mobilisation, mais elle reprend à nouveau, sous mille formes différentes : Friday for Future, Global Climate Strike, Extinction Rebellion, Youth for Climate, etc.

Résumant l’état d’esprit de cette génération, Greta Thunberg déclarait récemment: «Nous ne capitulerons pas sans lutter.» Cette combativité de la jeunesse est notre principal espoir pour éviter le naufrage collectif.

(Paru dans  Ecorev n° 53,  dec. 2022)

BENOÎT XVI – Un pape de l’ancienne Chrétienté

Chaque fois qu’un Pape meurt, toute la communauté ecclésiale et mondiale est émue, parce qu’elle voit en lui le garant de la foi chrétienne et le principe de l’unité entre les diverses Églises locales. De nombreuses lectures de la vie et des actes d’un Pontife peuvent être faites. J’en ferai une à partir du Brésil (Amérique latine), certainement partielle et incomplète.

Il faut constater que 23,18% des catholiques se situent en Europe et 62% en Amérique latine ; le reste en Afrique et en Asie. L’Église catholique est une Église du Deuxième et du Tiers Monde. Les futurs Papes viendront probablement de ces Églises, pleines de vitalité et porteuses de nouvelles formes d’incarnation du message chrétien dans les cultures non occidentales.

En ce qui concerne Benoît XVI, il convient de distinguer le théologien Joseph Ratzinger et le pontife Benoit

Le théologien Joseph Alois Ratzinger était un intellectuel et théologien typique d’Europe centrale, brillant et érudit. Ce n’était pas un créateur, mais un expert de la théologie officielle. Cela était clairement apparu dans les différents entretiens publics auxquels il participait avec des athées et des agnostiques.

Il n’a pas introduit de nouvelles perspectives, mais a donné une nouvelle expression aux vues traditionnelles, en particulier fondées sur saint Augustin et saint Bonaventure. Peut-être quelque chose de nouveau était sa proposition de considérer l’Église comme un petit groupe très fidèle et saint en tant que « représentation » de l’ensemble. Le nombre de fidèles n’était pas important pour lui :  un petit groupe hautement spirituel suffisait pour représenter l’ensemble. Mais il est apparu qu’au sein de ce groupe de purs et de saints il y avait des pédophiles et des membres impliqués dans des scandales financiers, ce qui a mis en échec sa thèse de la Représentation.

Une autre position singulière, qui a fait l’objet d’une controverse sans fin avec moi, mais qui s’est propagée dans l’Église, était l’interprétation selon laquelle «l’Église catholique est l’unique Église du Christ». Les discussions conciliaires et l’esprit œcuménique ont changé le verbe « est » par « subsiste ». ce qui ouvrait un chemin pour que, dans d’autres Églises, l’Église du Christ « subsiste » également. Ratzinger a toujours déclaré que ce changement n’introduisait qu’un synonyme de « est », ce que l’examen approfondi des procès-verbaux théologiques du Concile n’a pas confirmé. Mais il a continué à soutenir sa thèse. Il a également déclaré que les autres Églises ne sont pas des Églises au sens plein, mais ne disposent que d’éléments partiels.

Il a poursuivi en disant à plusieurs reprises que ma position s’était généralisée parmi les théologiens, ce qui suscitait de nouvelles critiques de sa part. Cependant, il était isolé parce qu’il avait causé une grande déception chez d’autres Églises chrétiennes, telles que luthérienne, baptiste, presbytérienne et d’autres, en fermant la porte au dialogue œcuménique.

Il a compris l’Église comme une sorte de château fortifié contre les erreurs de la modernité, en plaçant l’orthodoxie de la foi, toujours liée à la vérité (son tonus firmus), comme référence principale. Malgré son caractère personnel sobre et courtois, il s’est montré comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, extrêmement dur et implacable.

Une centaine de théologiennes et théologiens, parmi les plus éminents, ont été condamnés soit à la suppression de leur chaire, soit à l’interdiction d’enseigner et d’écrire de la théologie, soit, comme dans mon cas, au « silence obséquieux » Ainsi des noms notables de l’Europe comme Hans Küng, Edward Schillebeeck, Jacques Dupuis, B. Haering, J. M. Castillo entre autres. En Amérique latine, le fondateur de la théologie de la libération, le Péruvien Gustavo Gutiérrez, Jon Sobrino,la théologienne Ivone Gebara ont été censurés, ainsi que l’auteur de ces lignes. D’autres ont été touchés aux États-Unis, comme Charles Curran et R. Haight. Les livres d’un théologien indien décédé, le père Anthony de Mello, ont été  interdits, comme ceux d’un autre indien, Belasurya.

Nous, les théologiens déçus d’Amérique latine, n’avons jamais compris pourquoi a été interdite la collection « Théologie et libération », en 53 volumes, impliquant des dizaines de théologiens et de théologiennes (environ 25 tomes avaient été publiés) qui étaient destinés à une diffusion aux séminaires, aux communautés ecclésiales de base et aux groupes chrétiens engagés sur les droits de l’homme. C’était la première fois qu’une œuvre théologique majeure avait été produite, en dehors de l’Europe, avec une réputation mondiale. Mais ce projet a rapidement été avorté. Le théologien Joseph Ratzinger s’est révélé être un ennemi des amis des pauvres. Cela s’inscrira négativement dans l’histoire de la théologie.

Beaucoup de théologiens affirment qu’il avait une obsession à l’encontre du marxisme, mal ressentie en Union soviétique. Il a publié un document sur la théologie de la libération, Libertatis nuntius (1984), plein d’avertissements, mais sans condamnation explicite. Un autre document ultérieur, Libertatis conscientia (1986) soulignait des éléments positifs, mais avec trop de restrictions.

On peut dire qu’il n’a jamais compris la clef de cette théologie : le « choix des pauvres contre la pauvreté et pour la libération ». Elle faisait des pauvres des protagonistes de leur libération, et non plus les simples bénéficiaires de la charité et du paternalisme selon le point de vue traditionnel partagé par le pape Benoît XVI.

Benoît XVI, en tant que Pontife, a inauguré le « Retour à la Grande Discipline », avec une nette tendance réparatrice et conservatrice, au point de réintroduire la messe en latin et en tournant le dos au peuple. Cela a provoqué un étonnement général dans l’Église elle-même lorsqu’en 2000 il a publié le document « Dominus Jesus ». Il y réaffirmait l’ancienne doctrine médiévale et dépassée par le Concile Vatican II, selon laquelle «hors de l’Église catholique, pas de salut». Les non-chrétiens couraient de graves risques ! De nouveau il refusait la qualification d’Eglise aux autres Églises, ce qui a provoqué une irritation générale. Elles ne seraient que des communautés ecclésiales. Avec toute son argumentation, il s’est opposé aux musulmans, aux évangéliques, aux femmes et a soutenu la mouvance intégriste contre Vatican II.

Sa façon de diriger l’Église n’était pas charismatique comme celle de Jean-Paul II. Il était plus motivé par l’orthodoxie et l’attachement aux vérités de foi que par l’ouverture au monde et le souci du peuple chrétien qui animent le Pape François.

Il a été un authentique tenant de l’ancienne chrétienté européenne avec son faste et son pouvoir politico-religieux. Dans la perspective actuelle de planétisation, la culture européenne, riche dans tous les domaines, s’est renfermée sur elle-même. Elle s’est rarement montrée ouverte à d’autres cultures anciennes telles que celles d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Elle ne s’est jamais délivrée d’une certaine attitude de supériorité qui l’a conduite à coloniser le monde entier, selon une tendance qui n’est pas encore complètement surmontée.

Malgré ces réserves, par ses vertus personnelles et l’humilité dont il a fait preuve en renonçant, à cause du déclin de ses forces, à la charge papale, Benoît XVI sera sûrement compté parmi les Bienheureux.

Leonardo Boff, théologien catholique brésilien.

L’affrontement bolsonariste du « Bien » contre le « Mal » : erreur philosophique et faux antagonisme

Au Brésil, les fanatisés bolsonaristes se présentent en porteurs du bien. Si toute réalité humaine porte, mélangées ensemble, les dimensions de bien et de mal, lorsqu’un groupe fanatique et son chef optent pour la haine, l’esprit de vengeance, le mensonge, la violence, la magnification de la dictature et la torture à l’aide de fake news, ils ne peuvent pas prétendre « nous sommes des hommes bons ».

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La confrontation que le PL (Parti Libéral) et le président qui lui est affilié proposent comme stratégie politique de la campagne électorale représente une erreur philosophique irrémissible. C’est le manichéisme qui imagine à tort qu’il existe un principe dualiste, d’un côté uniquement le mal et de l’autre uniquement le bien et qui s’affrontent toujours. Eux, les fanatisés, se présentent comme les porteurs du bien. Les autres sont mauvais.

Réfléchissons : Toute réalité humaine, personnelle et sociale porte, mélangées et ensemble, les dimensions du bien et les dimensions du mal. C’est la condition concrète de la réalité historique : la coexistence, ensemble et mêlée, des deux dimensions. Chacun donne le primat à l’une de ces dimensions, bonne ou mauvaise, bien que je ne puisse pas, comme une ombre, m’en dégager, mais je peux toujours la garder sous surveillance. Ici se pose le caractère éthique de l’option et de ses pratiques, qu’elles soient en bien ou en mal.

Lorsqu’un groupe fanatique et son chef optent pour la haine, l’esprit de vengeance, le mensonge, la violence, la magnification de la dictature et la torture à l’aide de fake news, ils ne peuvent pas prétendre “nous sommes des hommes bons”. Ils ont choisi le mal, nous l’admettons, sans pouvoir étouffer le bien inhérent à notre nature personnelle et sociale. Car c’est ce qui arrive, sans équivoque, à l’actuel président et à ses partisans, rouges de haine et en proie à la rage. Ils veulent du mal à leurs adversaires pensant faire du bien au pays. En fait, ils inversent la réalité en commettant une erreur philosophique.

Les fanatiques bolsonaristes et leur chef, aux caractéristiques déviantes dues à leur absence totale d’empathie, à la brutalisation de leurs communications et à la perte de la dignité inhérente à la position qu’ils occupent, proposent un faux antagonisme. Quel est le véritable antagonisme : est-il entre la défense de la vie, de la part des plus vulnérables ou l’absence totale de prise en charge de celle-ci, surtout en ce moment avec la pandémie de Covid-19 ? Est-ce la transparence des affaires publiques ou un budget secret, sans critères techniques et dépourvu de toute équité dans la répartition des milliards de réais ?

Est-ce la recherche de l’équilibre et de la paix sociale ou l’effort d’intensifier les conflits, de détruire la réputation des autorités et des politiciens avec de fausses accusations, des dossiers falsifiés ? Il s’agit soit de défendre le pacte social codifié dans la Constitution et les lois, soit de l’attaquer systématiquement et de ne respecter aucune règle. Menace-t-elle d’une rupture institutionnelle, rompant l’équilibre des trois pouvoirs et diffamant l’un d’entre eux en particulier, la STF (la Cour Suprême du Brésil) ? Est-ce armer le peuple de toutes sortes d’armes (les armes sont pour tuer, attaquer ou se défendre) au lieu de lui apprendre à aimer, favoriser le dialogue, la conciliation et le gagnant-gagnant ?

Et nous pourrions ajouter plus de données sur l’antagonisme, telles que la destruction malveillante du processus éducatif, le démantèlement de la culture et l’encouragement de la discrimination et de la haine contre les Noirs, les peuples autochtones, les femmes et les personnes d’une autre option sexuelle au lieu de promouvoir la coexistence pacifique et acceptation des différences ? Parce que le groupe fanatique des bolsonaristes et leur chef promeuvent cet antagonisme faux et haineux. L’opposition existe dans toute politique, mais elle ne peut devenir un contre-pouvoir si elle est considérée comme un ennemi, c’est ce qu’ils font quotidiennement.

Enfin, il s’agit d’une proposition absurde, dénuée de tout sens humain et humaniste. Aucune société historiquement connue n’a prospéré et s’est consolidée sur l’exclusion, la haine, la persécution, l’injustice, le mensonge et l’affirmation de la mort. Formuler une telle proposition répugne à l’intelligence gouvernée par la recherche de la vérité et heurte la conscience des valeurs éthiques et morales. Elle peut être imposée par la violence et la répression pendant un certain temps, mais elle n’a pas la raison intérieure de pouvoir s’établir.

Cette proposition absurde de l’affrontement entre le bien et le mal comme devise électorale par son Parti Libéral et le président, à la recherche d’une telle stratégie pour sa réélection, est vouée à un franc échec. En substance, cette proposition est suicidaire. Comme un écrivain brésilien bien connu citait Shakespeare : ils prennent le poison en pensant que l’autre va mourir empoisonné. Ils s’empoisonnent.

Cette élection de 2022 a un caractère clairement plébiscitaire : soit on choisit la vie de la nature et la vie des majorités humiliées, offensées, affamées et sans emploi, soit on choisit le pouvoir qui punit, marginalise lâchement, détruit la démocratie et l’État de droit démocratique, s’attaque à la nature, aliène les biens publics et prolonge la dépendance pour imposer un autoritarisme fasciste, obtus, anti-vie, anti-culture et anti-peuple et toujours dépendant d’un pouvoir supérieur et extérieur. Suivre cette voie transformera notre pays en un paria, dans lequel la grande majorité vivra dans l’exclusion, la marginalisation et la pauvreté, sinon dans une misère dégradante.

Il faut reconstruire ce qui a été détruit et profiter de l’occasion pour, en fait, réaliser notre grand rêve d’achever la refondation du Brésil, expression d’une civilisation basée sur le « biocentrisme » sous les tropiques (qui s’oppose au chauvinisme humain). En raison de son ampleur et de l’abondance des biens de la vie, il pourrait être la source d’eau douce pour étancher la soif de millions de personnes et dresser la table pour les faims du monde entier.

Fonte MEDIAPART Paris 28/7/2022

Leonardo Boff a écrit Brasil : conclure la refondation ou prolonger la dépendance, Vozes 2018.

Carta aberta à humanidade

Este texto, elaborado por várias mãos e cabeças, é fruto do desamparo. A pandemia está matando nosso povo. Não sabemos a quem recorrer, pois aqueles que poderiam fazer algo não o fazem, por misteriosos desíggnios que suspeitamos quais sejam. A dizimação do nosso povo equivale a 6 guerras do Paraguai, na qual morreram 50 mil soldados brasileiros. Não podemos assistir sem indignação e sem fazer nada face à essa guerra interna, cujo inimigo está dentro de nosso país e ocupando o mais alto cargo da nação. Mas existe a humanidade que ainda tem “humanidade”em nome da qual recorremos. Nosso temor reside em que o instinto de morte de nosso presidente queira a partir do Brasil afetar toda a humanidade e mais diretamente nossos vizinhos com o vírus amazônico altamente perigoso. Já invadiu todo o país e chegou já aos USA. Trata-se de salvar vidas e a própria humanidade sob risco de não conseguir se regenerar. totalmente. É a razão ética e humanitária que nos moveu a publicar esta manifesto, traduzido em várias línguas. Pedimos que o subscrevam para criar as condições políticas para encontrar alguém que preza a vida, não exalta a violência nem é indiferente face à morte de milhares de nossos compatriotas. Não há mais lenços para enxugar tantas lágrimas, nem mais a possiblidade de um último adeus.Repetindo um bispo franciscano escocês do século XIII contra a demasiada extorsão dos impostos: não aceitamos, nos recusamos e nos rebelamos contra essa situação inimiga da vida. Leonardo Boff

Adesão  por: https://forms.gle/H8Y8pQMe3WhYjQrZA


This text was done collectively and has already received support from Bishop Mauro Morelli, Father Júlio Lancellotti, Leonardo Boff, Chico Buarque de Holanda, Carol Proner, Zélia Ducan,Michael Löwy, Eric Nepomuceno,Ladislau Dawbor, Frei Betto, Yves Lesbaupin, Regina Zappa and others

OPEN LETTER TO HUMANITY

“We live in dark times, where the worst people have lost their fear and the best have lost hope.” Hannah Arendt
Brazil screams for help.
Brazilian women and Brazilian men committed to life are being held hostage by the genocidal Jair Bolsonaro, who holds the presidency of Brazil, along with a gang of fanatics driven by fascist irrationality.
This man without humanity denies science, life, protection of the environment and compassion. Hatred of others is his reason for exercising power.
Brazil today suffers from the intentional collapse of the health system. The neglect of vaccination and basic preventive measures, the encouragement of crowd-gathering and breaking confinement, combined with the total absence of a health policy, create the ideal environment for new mutations of the virus and endanger all of humanity. We watch in horror the systematic extermination of our people, especially the poor, quilombolas (communities of former slaves) and indigenous peoples.
We have become an “open-air gas chamber”.
Bolsonaro’s monstrous genocidal government has gone from being just a threat to Brazil to becoming a truly global threat.
We appeal to our national institutions – STF (Supreme Court), OAB (Organization of Brazilian Lawyers), the National Congress, CNBB (the National Conference of Brazilian Bishops) – and to the United Nations. We urge the International Criminal Court (ICC) to condemn the genocidal policy of this government that threatens civilization.
Life above all else!

For sigantures

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 LETTRE OUVERTE À L’HUMANITÉ

«Nous vivons à une époque sombre, où les pires personnes ont perdu leur peur et les meilleures ont perdu espoir». Hanna Arendt

Le Brésil crie à l’aide.

Les brésiliennes et brésiliens engagés dans la vie sont retenus en otage par le génocidaire Jair Bolsonaro, qui détient la présidence du Brésil, avec un gang de fanatiques poussés par l’irrationalité fasciste.

Cet homme sans humanité nie la science, la vie, la protection de l’environnement et la compassion. La haine de l’autre est la raison pour laquelle il exerce le pouvoir.

Le Brésil souffre aujourd’hui de l’effondrement intentionnel du système de santé. L’abandon de la vaccination et des mesures de prévention de base, l’encouragement à l’agglomération et la rupture du confinement, combinés à l’absence totale de politique de santé, créent l’environnement idéal pour de nouvelles mutations du virus et mettent en danger l’humanité toute entière. Nous avons assisté avec horreur à l’extermination systématique de notre population, en particulier des pauvres, des quilombolas et des autochtones.

Nous sommes devenus une «chambre à gaz» à ciel ouvert.

Le gouvernement génocidaire monstrueux de Bolsonaro est passé d’une simple menace pour le Brésil à une menace mondiale.

Nous lançons un appel aux organismes nationaux – STF, OAB, Congrès national, CNBB – et aux Nations Unies. Nous exhortons la Cour pénale internationale (CPI) à condamner de toute urgence la politique génocidaire de ce gouvernement qui menace la civilisation.

La vie avant tout

Pour les abonements

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CARTA ABIERTA A LA HUMANIDAD

“Vivimos en tiempos oscuros, donde las peores personas han perdido el miedo y las mejores han perdido la esperanza”. Hannah Arendt

Brasil pide ayuda a gritos.

Brasileños y brasileños comprometidos con la vida son rehenes del genocida Jair Bolsonaro, que ostenta la presidencia de Brasil, junto con una banda de fanáticos impulsados ​​por la irracionalidad fascista.

Este hombre sin humanidad niega la ciencia, la vida, la protección del medio ambiente y la compasión. El odio al otro es su razón para ejercer el poder.

Brasil sufre hoy el colapso intencional del sistema de salud. El descuido de la vacunación y las medidas preventivas básicas, el fomento de la aglomeración y la ruptura del confinamiento, sumado a la ausencia total de una política de salud, crean el ambiente ideal para nuevas mutaciones del virus y ponen en peligro a los países vecinos y a toda la población. Vimos con horror el exterminio sistemático de nuestra población, especialmente de los pobres, quilombolas e indígenas.

Brasil se há hecho una “camara de gas” a cielo abierto.

El monstruoso gobierno genocida de Bolsonaro pasó de ser solo una amenaza para Brasil a convertirse en una amenaza global.

Apelamos a los organismos nacionales – STF, OAB, Congreso Nacional, CNBB – ya la OSM y las Naciones Unidas. Instamos a la Corte Penal Internacional (CPI) a condenar urgentemente la política genocida de ese gobierno que amenaza a la civilización.

La vida sobre todo

Para suscripciones https://forms.gle/H8Y8pQMe3WhYjQrZA


LETTERA APERTA ALLA UMANITÀ

 “Siamo stati in tempi bui nel quale lo cattivo uomo è senza paùra e lo buono è senza speranza”, Hannah Arendt

 Il Brasile chiede l’aiuto.

 Tutti i brasilani che hanno compromesso con la vita vivono come in ostaggio dal genocida Jair Bolsonaro, il presidente del Brasile che mantiene accanto a sé una banda di fanatici guidati dall’irrazionalità fascista.

 Quest’uomo senza il principio dell’umanità nega la scienza, la vita, la protezione dell’ambiente e la compassione. L’odio al prossimo è la ragione per esercitare il suo potere.

 Il Brasile oggi soffre del collasso intenzionale del sistema sanitario. La trascuratezza della vaccinazione e delle misure preventive di base, l’incoraggiamento dell’agglomerazione e la rottura del confinamento, insieme alla totale assenza di una politica sanitaria, constituiscono l’ambiente ideale a nuove mutazioni del virus e mettono in pericolo i paesi vicini e l’intera popolazione. L’umanità. Abbiamo assistito con l’orrore allo sterminio sistematico della nostra popolazione, in particolare dei poveri, dei quilombola e degli indigeni.

Il Brasile è diventato una “camera à gas” a cielo aperto.

 Il mostruoso governo genocida dal Bolsonaro non è più solo una minaccia al Brasile a diventare una minaccia globale.

 Facciamo appello agli organismi nazionali – STF (Supremo Tribunale Federale), OAB (Organizazzione degli avvocati del Brasile), Parlamento Nazionale, CNBB (Confederazione dei vescovi del Brasile) –  a la OMS e alle Nazioni Unite. Chiediamo urgenza alla Corte Penale internazionale (CPI) al condannare la politica genocida di quel governo che minaccia la civiltà.

 La vita prima di tutto.

Per sottoscrizioni

https://forms.gle/H8Y8pQMe3WhYjQrZA

Dieser Text wurde gemeinsam verfasst und wurde bereits von Bischof Mauro Morelli, Pater Júlio Lancellotti, Leonardo Boff, Chico Buarque de Holanda, Carol Proner, Zélia Ducan, Michael Löwy, Eric Nepomuceno, Ladislau Dawbor, Frei Betto, Yves Lesbaupin und Regina Zappa unterstützt und andere tausennde.


OFFENER BRIEF AN DIE MENSCHEIT

“Wir leben in dunklen Zeiten, in denen die schlimmsten Menschen ihre Angst verloren haben und die besten die Hoffnung verloren haben.” Hannah Arendt

Brasilien schreit um Hilfe.

Brasilianerinen und Brasilianer, die sich dem Leben verschrieben haben, werden vom Völkermord Jair Bolsonaro, der die Präsidentschaft Brasiliens innehat, zusammen mit einer Bande von Fanatikern, die von faschistischer Irrationalität getrieben werden, als Geiseln gehalten.

Dieser Mann ohne Menschlichkeit leugnet Wissenschaft, Leben, Umweltschutz und Mitgefühl. Hass auf den anderen ist Ihr Grund, Macht auszuüben.

Brasilien leidet heute unter dem absichtlichen Zusammenbruch des Gesundheitssystems. Die Vernachlässigung von Impfungen und grundlegenden Präventionsmaßnahmen, die Förderung der Agglomeration und die Aufhebung der  sozialem Isolation in Verbindung mit dem völligen Fehlen einer Gesundheitspolitik schaffen das ideale Umfeld für neue Mutationen des Virus und gefährden alle benachbarten lateinamerikanischen Länder und die Menschheit. Wir beobachteten entsetzt die systematische Ausrottung unserer Bevölkerung, insbesondere der Armen, Quilombolas und Indianer.

Wir wurden eine “offene Gaskammer”.

Bolsonaros monströse Völkermordregierung entwickelte sich von einer bloßen Bedrohung für Brasilien zu einer globalen Bedrohung.

Wir appellieren an nationale Stellen – STF, OAB, National Congress, CNBB – an die WHO und die Vereinten Nationen. Wir fordern den Internationalen Strafgerichtshof (IStGH) dringend auf, die Völkermordpolitik dieser Regierung, die die Zivilisation bedroht, dringend zu verurteilen.

Das Leben über alles!

Fur Subscrition

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